Écouter voir

AGRÉABLE À CONSTATER “UNE FOIS N'EST PAS COUTUME”

ROND-POINT DES CABANES À VILLEURBANNE : APRÈS L’ACCIDENT, L’ŒUVRE REVIT À LA FEYSSINE

©Photo Progrès /Pierre Dujol

Détruite par un automobiliste en août 2020 sur le rond-point “des cabanes”, l’œuvre “Autour d’un abri jaune”, réalisée par l’artiste BRUNO BOSSU a trouvé un nouveau point de chute. Les deux maisons jaunes renversées ont été déposées jeudi matin à l’entrée du parc de la Feyssine à Villeurbanne.
Le dimanche 9 août 2020, un véhicule s’était encastré de manière spectaculaire dans les cabanes renversées, rond-point de Cusset, surnommé le rond-point des cabanes. Plus de deux ans après, l’œuvre flambant neuve réalisée par l’artiste Bruno Bossut a retrouvé une seconde vie à Villeurbanne… mais pas au même endroit.

Résine, composite et fibre de verre
Les deux cabanes renversées ont été déposées jeudi matin à l’aide d’une grue à l’entrée du parc de la Feyssine, 12 avenue Monin, à proximité du campus universitaire de la Doua. L’artiste Bruno Bossut, frère d’Étienne Bossut, créateur de la précédente œuvre en 1988, s’est servi du moule d’origine pour reconstruire l’ouvrage dans son atelier de Lège-Cap-Ferret, en Gironde.

“Les matériaux sont les mêmes qu’à l’époque, de la résine, du composite et de la fibre de verre un peu plus élaborée que dans les années 80. L’ensemble est armé d’une structure intérieure, une charpente en inox. Les deux cabanes tiennent l’une sur l’autre grâce à l’acier. Cela m’a pris environ 5 mois de travail dans mon atelier. Je suis content de l’avoir recréé pour la Ville de Villeurbanne qui avait investi dans cette sculpture. Elle sera visible par les gens qui viendront se balader. La Feyssine est un bel endroit”, déclare l’artiste, qui a passé une partie de sa vie à Lyon.
Un ancien rond-point “le plus moche” de France.

Dans les années 1980, la ville de Villeurbanne avait implanté des œuvres d’art contemporain dans l’espace public - notamment sur les giratoires - pour marquer les entrées de la ville et intégrer ces œuvres à la vie quotidienne des habitants. Des œuvres qui interpellent la population et créent parfois du débat.

En 2016, le rond-point des cabanes avait été élu “le plus laid de France” par les auditeurs de la radio RMC, en réponse à un sondage.
“Si on veut ouvrir la parenthèse des ronds-points les plus moches de France, la liste peut être longue. Il y en a vraiment de très laids. Et puis qu’est-ce que veut dire moche ? C’est une question de goût très subjective”, affirme l’artiste, sourire aux lèvres.

Au niveau financier, la nouvelle œuvre a coûté 88 840€ HT à la Ville. En parallèle, l’assurance de la Ville a versé 26 000€ d’indemnisation. L’entreprise Léon Grosse, mécène, a pris en charge le grutage. Le transport de l’œuvre entre la Gironde et le Rhône, qui s’est effectué mardi, a été assuré par l’entreprise Lyseo basée à Corbas.